Les enjeux de la supply chain du LNG.
Définition du GNL et de son utilisation.
Issu de la transformation de millions d’années de matières organiques telles que le plancton ou les algues, le gaz naturel liquéfié est la plus propre des énergies fossiles puisqu’elle génère 30 à 50% d’émissions de CO2 en moins que les autres combustibles que nous utilisons aujourd’hui. Il est aussi plus léger, avec un impact écologique de son transport moins important que les autres hydrocarbures.
Il faut savoir également que le méthane à un effet de serre bien plus important que le CO2. En effet, sa combustion permet de limiter l’impact sur l’effet de serre et donc du réchauffement climatique.
Selon l’entreprise BP, la quantité produite a bondi de 12,7% en 2019, après avoir augmenté de 10% en 2018.
Depuis 2009, son utilisation a doublé.
Si 61% du commerce international de gaz naturel se fait par gazoducs, 39% sont transportés sous forme liquéfiée (chiffres de 2019).
Source : Statista 2020.
Il est utilisé dans l’industrie et de plus en plus dans les transports.
Les industries sont de plus en plus nombreuses à l’utiliser, et le transport y voit une opportunité importante de réduire ses coûts et son impact écologique.
Les spécificités commerciales.
Les mécanismes de ventes sont fortement impactés par les lois du transport international (Les INCOTERMS).
Les fournisseurs et les acheteurs s’accordent sur 2 principaux contrats.
- Le premier est le FOB (Free On Board), où le gaz change de propriétaire dès sa sortie du terminal de liquéfaction : le transport est donc à la charge de l’acheteur, ainsi que les nombreuses assurances et frais de douanes associés.
- Le second est le contrat CIF/DES (Delivered Ex Ship), dans lequel le vendeur assure lui-même l’acheminement du gaz liquéfié jusqu’au terminal de réception de l’acheteur.
Les contrats sont connus pour être longs, d’un minimum de 4 ans pouvant aller jusqu’à 30 ans, mais l’on constate depuis quelques années, notamment en 2019, que les contrats à court terme ont explosé, avec 27% des accords convenus de livraison en moins de 3 mois.
Une autre complexité se trouve dans la fixation des prix par rapport à une durée de contrat, car plusieurs mécanismes existent. L’Asie et l’Europe continentale fixent les prix par rapport à un pétrole brut de référence, ou d’autres combustibles comme le fioul ou le charbon, alors que les britanniques ou encore les États-Unis se basent sur le prix du gaz du réseau du pays.
Les spécificités géographiques.
Les pays, qu’ils soient importateurs ou exportateurs, doivent organiser des terminaux, plus ou moins complexes selon la géographie du pays. Ainsi, les usines peuvent être terrestres, installées sur les côtes ou encore flottantes, mais celles-ci sont encore rares car très complexes et donc plus coûteuses. En effet, leur déploiement est encore relativement récent.
Il y a environ 1 million de kilomètres de gazoducs dans le monde, plus de 25 fois la circonférence de la Terre. Parfois à un mètre sous terre, d’autres fois, posés à même le sol, on construit également des gazoducs sous-marins à cause de la raréfaction des sources de proximité et l’éloignement des zones d’exploitation. Le passage de gazoducs sur les territoires est fortement impacté par les décisions politiques, et un moindre accroc peut mettre en difficulté l’approvisionnement des pays quand l’acheminement se fait à un carrefour important : c’est le cas de l’Ukraine, dont l’approvisionnement passe en grande partie par la Russie. C’est pourquoi les relations doivent être préservées et soignées.
Les innovations dans le transport.
Si un des enjeux de rentabilité de ce secteur est bien la consommation des bateaux qui livrent, de nouveaux modes de propulsion font leur apparition et vont apporter une complexité supplémentaire dans la gestion des flottes car elles seront plus diverses.
Sans compter que les nouvelles normes environnementales qui devraient se mettre en place dans les années à venir pour respecter les Accords de Paris (premier accord universel sur le climat et le réchauffement climatique) vont obliger les acteurs à moderniser et rendre moins polluants leurs navires déjà existants, voire carrément en changer.
Parmi ces nouveautés, l’hydrogène, la propulsion par hélices latérales sur la coque du bateau, la voile sont des alternatives qui vont modifier les temps de trajet mais aussi être impactées différemment par la météo. Autant de paramètres à prendre en compte dans l’organisation de la chaîne logistique des acteurs.
Le LNG est directement concerné par ces nouveaux carburants, bien moins polluant que le heavy fuel oil, notamment en émission de soufre, il est déjà utilisé pour la propulsion des nouveaux navires mais également pour le « revamping » des moteurs de navires existants.
Coordonner ces variables pour prendre des décisions optimales.
Avec autant de paramètres à coordonner, importateurs et exportateurs se doivent de maîtriser des risques importants et très aléatoires : météo, variation des prix, décisions politiques, enjeux et obligations écologiques …
Le produit transporté à -162 °C à pression atmosphérique est lui-même un paramètre de cette complexe équation . Il crée du BOG (Boil-off gas), c’est à dire qu’une partie du LNG à l’état liquide diffuse à l’état gazeux dans l’air de la cuve, qui est directement valorisé pour la propulsion du navire. Les navires, propulsés avec ce méthane, peuvent également forcer l’évaporation si besoin. Ainsi les volumes livrés seront limités par ce qu’a consommé le navire à l’aller. Le volume pour le retour est également laissé dans les cuves.
Ainsi, cela a un impact sur la complexité de la chaîne logistique car les navires consomment leur cargaison : plus le navire va vite et loin, plus le volume livré est faible. L’équilibre de la chaîne est donc à trouver entre les coups (CAPEX & OPEX) importants des navires des navires, leur utilisation, les productions disponibles et les scénarios commerciaux (plus les destinations sont éloignées plus il y a de BOG).
Face à cela, un travail d’analyse immense est mis en place. Pour accélérer le traitement de toutes ces informations, des outils d’aide à la décision peuvent venir soutenir les acteurs du secteur grâce à la modélisation de leur territoire de travail.
Pour en savoir plus n’hésitez pas à consultez nos articles tels que « Quelles sont les limites d’Excel dans l’industrie ? » ou encore « Mieux décider dans l’industrie avec le jumeau numérique».
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À propos de l’auteur
Damien