“Transformer” son industrie est un mot fort. Qu’entend-t-on par “Transformation” ?
En effet, les enjeux sont multiples ! Et nous avons sélectionné ceux qui nous paraissent inéluctables : environnement avec des défis énergétiques et écologiques, et humain des points de vue social et montée en compétences.
Mais que signifient réellement ces questions pour votre entreprise ? Quels gains vont-ils vous apporter ?
Les chapitres incontournables à intégrer : énergie, écologie, social, compétences
L’énergie : Ce n’est pas Versailles ici !
L’industrie, qui n’avait pas jusqu’à présent pour priorité d’optimiser la consommation d’énergie, va se retrouver confrontée à la recherche d’optimisation de cette thématique. C’est inéluctable, le prix de cette dernière risque fort d’être multiplié par dix dans la prochaine dizaine d’années. Le paradigme est en train de changer pour plusieurs raisons : nous faisons face à la fin de vie de certaines centrales nucléaires qui garantissaient des prix bas ; nous devrons subir le poids financier de la construction de nouvelles ; et, intégrer de nouvelles énergies alternatives telles que les éoliennes, le photovoltaïque, la biomasse ou encore l’hydroélectrique.
En effet, la raréfaction des ressources énergétiques va demander l’obligation de trouver de nouvelles solutions ou d’en payer le prix fort. Schneider Electric l’a bien compris avec son programme EcoStruxure, qui permet la gestion intelligente des bâtiments, notamment sa solution Power Monitoring Expert qui accompagne la réduction des consommations énergétiques et la réduction de l’empreinte carbone.
L’écologie : Create – use – reuse.
Début 2020, en France, le projet de loi n°2020-105 du 10 Février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire entendent :
- Mettre fin au gaspillage pour préserver les ressources naturelles ;
- Mobiliser les industriels pour transformer les modes de production ;
- Renforcer l’information du consommateur ;
- Améliorer la collecte et le tri des déchets.
De nombreux produits sont déjà concernés par ces obligations (les emballages, équipements électriques et électroniques, les piles, les médicaments, les pneus, les papiers graphiques ménagers, les textiles et chaussures, les meubles, les bouteilles de gaz) mais le projet de loi entend intégrer dans cette liste les jouets, les lingettes, les cigarettes, les articles de sport et de loisir, de bricolage et de jardinage. L’éco-conception sera alors à l’honneur. On parle également de l’obligation d’un indice de réparabilité notamment pour les produits du type machines à laver, aspirateurs ou encore tondeuses.
Le groupe lyonnais SEB a pris la mesure de cette opportunité qu’est la réparabilité : les consommateurs se veulent désormais consomm’acteurs, en achetant des produits durables. L’entreprise a ouvert un espace accessoire avec un moteur de recherche pour trouver sa pièce détachée.
Le social : Mesurer l’impact de ses activités sur l’environnement de l’entreprise.
Nous avons vu en France, comme ailleurs dans le monde, que ce n’est pas seulement l’empreinte de l’entreprise sur son environnement au sens écologique, mais au sens social : est-ce que l’entreprise crée de l’emploi ? Les salariés travaillent-ils dans de bonnes conditions ? L’entreprise paie-t-elle ses impôts dans le pays où elle exerce afin de participer aux systèmes de sécurité sociale, le développement structurel du territoire ?
Plus les échelles sont grandes, plus il est difficile de maîtriser ce critère. Car gérer l’humain est bien plus complexe que gérer ses actifs tangibles. Nous voyons fleurir de nombreux index sur la qualité de vie au travail, notamment Happy at Work. La notion de QVT (qualité de vie au travail) prend de l’ampleur, et elle participe de façon importante à la marque employeur : quelle image a-t-on de votre entreprise en tant qu’employeur ?
Les compétences : L’aspiration au renouveau.
Les compétences sont une notion au cœur de chacun d’entre nous puisque ce sont elles qui nous permettent de faire le lien entre la personne et le travail auquel elle aspire. La quatrième révolution industrielle peut ainsi faire peur car elle tend à faire disparaitre certains métiers au profit de la numérisation, l’automatisation et la robotisation. Cependant, de nouveaux métiers vont se répandre pour répondre aux nouveaux besoins de l’Industrie 4.0 dans divers domaines :
- La DATA : DATA engineer / analyst / scientist / architect, responsable des données numériques ou des systèmes d’information
- La Supply Chain : Opérateurs de maintenance ou de commandes numériques, des conducteurs et responsables de ligne
- Le Management : Responsable de la transformation digitale, chef de projet en TIC en IOT, responsable des e-CRM
La demande en experts et ingénieurs va se multiplier notamment en maintenance prédictive, fabrication additive, cybersécurité, formation de robots…
Quels sont les gains que je peux obtenir en entamant ma transformation ?
L’investissement dans une transformation industrielle est un pari sur l’avenir et quel pari ! En effet, comme chaque prise de risque, les conséquences sont multiples. Comme nous l’avons expliqué dans la première partie de cet article, les enjeux visent aussi bien l’environnement avec l’énergie et l’écologie que l’humain avec le social et les compétences.
Concernant, l’énergie, même si les français sont peu confrontés à sa raréfaction et à ses coûts, il n’en est pas moins que plus de 5% de la production électrique totale est perdue dans les pays développés. Et ce chiffre dépasse les 20% dans des pays émergents, tel que l’Inde. Grâce, à une transition industrielle, il est possible d’économiser de l’énergie avec un réseau sécurisé à moindres coûts. Il s’agit de l’intégration de réseaux de distribution électrique intelligents, appelés “Smart Grid”. L’objectif est de corréler l’offre des producteurs d’électricité et la demande des consommateurs de façon optimale grâce à des technologies digitales.
Sur le plan écologique, nous n’avons pas encore de certitude concernant l’impact réel de l’industrie 4.0. Cependant, au-delà de la nécessité d’amoindrir les déchets, il est primordial d’optimiser l’utilisation des ressources. Par exemple, optez pour des outils reconfigurables, qui ne deviennent pas obsolètes en deux ans et que vous pourrez mettre à jour. Ces investissements dans ces outils phares de la transformation industrielle vous serviront tant à lutter contre le gaspillage au sens propre du terme qu’au “gaspillage financier” ; autrement dit ils réduiront vos “coûts à perte”. Autant de paramètres visant à réduire vos coûts mais également augmenter votre chiffre d’affaires par la valorisation de l’image de votre entreprise qui permet d’attirer des leads.
Socialement, nous sommes bien loin de la première révolution industrielle et de la notion de travail à la chaîne imaginée par Frederick Winslow Taylor ou encore Henri Ford. Nous pourrions penser que l’industrie 4.0 tend à déshumaniser l’activité au détriment des Hommes. Au contraire ! Elle nous permet de :
- Nous déposséder des tâches répétitives et douloureuses voire dangereuses physiquement
- Se recentrer sur des missions plus stimulantes qui encouragent le travail autonome et créatif
- Augmenter la collaboration et les responsabilités des salariés.
Enfin, cette transformation numérique nécessite de la formation continue afin de permettre aux travailleurs d’être constamment en phase avec les évolutions digitales : un gain tant pour la productivité au sein de l’entreprise que pour les compétences acquises et la culture personnelle. L’amélioration de la qualité de vie au travail ainsi que l’accès à de nouvelles compétences sont au cœur de cette révolution et permettent donc plus d’engagement de la part des collaborateurs.
Vous l’aurez constaté, les gains d’une telle transformation sont nombreux. Ceux qui ont été cité sont des bénéfices orientés entreprise, environnement et humain à court terme. Cependant, chacune des révolutions industrielles a permis de faire évoluer la société et le monde de façon conséquente à long terme. Or, cette quatrième transition promet des évolutions exponentielles sur les plans économiques, politiques et géopolitiques.